Concrètement, comment ça marche ?

« A Grainaille, je reçois des semences reproductibles et un protocole de reproduction, je garde ce dont j’ai besoin et je redonne l’excédent à Grainaille pour participer à ce mouvement collectif. »

S’engager dans l’association,

c’est accueillir dans son jardin une variété reproductible et produire des semences de qualité grâce aux informations données sous forme de fiches et/ou vidéos (réalisées par Longo maï « semences buissonnières »).

Et, comme la nature est généreuse, le jardinier garde des semences pour lui et restitue l’autre partie produite à l’association afin qu’elle puisse en conserver un lot et en redonner à son tour à d’autres jardiniers.

M’engager au sein de Grainaille, c’est aussi …

Participer aux diverses rencontres organisées afin d’échanger semences et plants mais aussi expériences et savoir-faire. La recherche de la qualité est au centre des objectifs pour assurer la pérennité de la démarche.

On procède à deux temps fort dans l’année : un premier en début d’année pour restituer nos graines, planifier et organiser la saison puis un deuxième vers début avril où l’on échange/donne les graines et les plants en trop (notamment ceux de tomates, aubergines… car certains membres n’ont pas les lieux apropriés pour ces semis). On en profite souvent pour faire des repiquages ensemble à ce moment-là.

Origine des semences de l’association

L’association recherche des variétés paysannes locales en priorité en valorisant les échanges avec les voisins, les jardiniers, dans les foires, avec des associations, des maraichers. On participe en général à 2 ou 3 foires dans l’année : la foire bio de Langeac, la fête des plantes à Chavaniac-Lafayette et aussi la foire bio d’Allègre.

Des variétés paysannes viennent aussi d’artisans semenciers (Germinance, Graines del Païs, Jardin’enVie, Potager d’un curieux…) avec des graines intéressantes venant d’autres régions et que nous souhaitons voir s’adapter dans notre territoire au fil des années.

Dans l’association, pas de semences hybride F1, que des semences paysannes

Qu’est- ce qu’une variété paysanne ?

Une variété paysanne est synonyme de « variété population », « variété locale » ou encore « variété ancienne ».

En voici une définition  assez complète ( source Jardin’Envie) :

Variété-population (définition provisoire – en cours d’élaboration): C’est une variété aux caractéristiques bien définies dont les individus présentent une certaine variabilité et se croisent entre eux librement (= à pollinisation ouverte au champ) ce qui permet à cette variété de pouvoir évoluer et de s’adapter si elle est multipliée dans de nouvelles conditions agroclimatiques. Elle a été obtenue par des méthodes de sélection respectueuses du vivant (pas de biotechnologies) et en prenant en compte sa valeur alimentaire et sa saveur. Elle n’est pas brevetée, ni protégée par un certificat d’obtention végétale ou autre forme de droits de propriété intellectuelle. Elle peut donc être multipliée et diffusée librement par quiconque. Elle est constituée de semences ou plants de qualité optimale et aussi d’information sur son origine, son histoire, les méthodes de cultures recommandées, ses possibilités culinaires.

Qu’est-ce qu’une variété hybride ?
un hybride F1 ?

Reprenons la variété population, diversifiée de base, et isolons des individus qui présentent certains caractères (par exemple les plus vigoureux), puis multiplions-les entre-eux. Au fil des générations successives la variété (ou lignée) va présenter une grande proportion d’individus identiques ( c’est-à-dire homogènes).
Concernant ces lignées, on n’hésite pas à parler de clones.
Ce qui est certain c’est que ces lignées pures ont une diversité génétique bien amoindrie par rapport aux variétés population.

Un hybride est un croisement de deux variétés de lignées pures différentes, dont la première génération, F1, donne des plants très homogènes et dont la vigueur est importante, c’est ce qui est appelé le phénomène hétérosis.

Si on décide de laisser ces hybrides F1 donner une descendance pour en récolter leurs semences, dès la seconde génération, F2, les plantes n’auront plus les caractères morphologiques et physiologiques de la première génération (F1). La variété F1 est donc instable dans sa descendance contrairement à une variété population et une lignée pure. Il faut donc la racheter chaque année ce qui constitue un marché captif au profit des grands groupes semenciers.

Les hybrides F1 présentent évidemment des avantages pour les agro-industriels. Ces avantages dépendent des critères de sélection, cela peut être la mise en avant d’une résistance à un ou plusieurs bio-agresseur (maladie, ravageur), une meilleure conservation, une meilleure résistance au transport, une meilleure capacité de rendement et bien entendu des récoltes homogènes, qui vont bien avec l’industrie.

Mais c’est aussi parfois la résistance à un herbicide qui est recherchée. La culture de ces variétés hybrides est aussi souvent dépendante d’intrants chimiques (engrais, herbicides…) et leurs qualités sont bien souvent retenues au détriment du goût et de la richesse en nutriments.
Pour aller plus loin : ici un texte de F.Delmond sur le site du réseau semences paysannes