Variété locale/savoir-faire paysans Retour d’expérience : Le navet-rave de Haute-Loire
Famille: Brassicaceae
Espèce: Brassica oleracea var. gongylodes
Les trois frères de Loubeyrat (43), paysans depuis de nombreuses années, produisent chaque année des semences de rave de Haute-Loire. Cette variété non inscrite aux catalogues officiels reste pratiquement introuvable dans le commerce et c’est donc comme un véritable trésor que l’association l’a accueillie. En plus de ce cadeau, c’est surtout un savoir-faire paysan qu’ils ont partagé chez eux lors de notre rencontre.
Vous trouverez ici la fiche complète de leur pratique. Un grand merci pour leur accueil, leur gentillesse et leur envie de partager sans retenue !



Merci aussi à Yves et Garance pour les photos
Ce navet appelé localement rave est de taille moyenne, de forme plate à collet vert et à chair ferme et blanche. On préfère les jeunes racines pour leur goût subtil souvent cuisinées à la poêle finement coupées en rondelles ou râpées avec juste un filet d’huile et un peu de sel. Légèrement grillées, c’est un régal notamment à l’apéritif ! Elles peuvent naturellement être incorporées dans la soupe ou traditionnellement données au bétail l’hiver.
Les trois frères de Loubeyrat (43), Paysans depuis de nombreuses années, en produisent chaque année. Cette variété locale non inscrite aux catalogues officiels reste quasiment introuvable et c’est donc comme un véritable trésor que l’association Grainaille l’a accueillie.
En plus de ce cadeau, c’est surtout un savoir-faire paysan qu’ils ont volontiers partagé avec nous. Le semis se fait dès la fin juillet ; juste avant la pluie c’est l’idéal : on prend les petites graines entre nos deux doigts- le pouce et l’index – et on les sème à la volée en marchant lentement.
Le semis ne doit pas être trop dense !
On recouvre ensuite simplement les graines avec un râteau. Souvent en novembre, avant que le sol soit complètement gelé, on arrache les raves et la sélection peut commencer : les frères choisissent une quinzaine de racines pas trop grosses, saines, plutôt plates et avec une racine bien droite et longue. Ils coupent ensuite les feuilles à une dizaine de cm au-dessus du collet. Les recalées seront entreposées dans un endroit hors gel mais frais pour l’hiver ; les élues étant immédiatement repiquées, peu profondément, le collet hors de terre, tous les 40 cm environ. Un trou préalablement effectué au plantoir recevra la longue racine contre laquelle on tasse la terre, assurant ainsi une bonne reprise.
La touche finale : une couche de fumier tout autour des futurs porte-graines les protégera du grand froid. Avec toute l’humilité qui les caractérise, ils nous précisent que « ça ne marche pas tous les ans » ! Parfois le semis s’avère médiocre à cause d’une sécheresse au mois d’août. De plus, certaines racines peuvent aussi geler l’hiver ou être mangées par les campagnols ! Encore le bon sens paysan : il faut alors en produire chaque année pour s’assurer d’un stock régulier.
La durée germinative est de plusieurs années de quoi demeurer confiant en cas de coup dur !