Famille : Fabaceae

Espèce : Phaseolus vulgaris

On ne trouve cette variété ancienne chez aucun semencier, et on dispose de peu d’informations à son sujet. Ces petites graines roses m’ont été transmises en 2010 avec ces mots : « Tiens, c’est un haricot ancien qu’on nous a donné. Il est en train de disparaître. On s’est dit que c’était pour toi… ».

Son nom ? « Euh… Perlette, il me semble ».

Impossible d’avoir d’autres renseignements, Perlette était passé de main en main jusqu’à trouver un jardin qui l’accueillerait.

Au printemps suivant, tous les jardiniers de la famille ont reçu un lot à semer, pour multiplier les chances de sauvegarde. Depuis je le sème régulièrement.

Il s’est avéré que c’est un haricot à rame, tardif, relativement productif, qui monte à un peu plus de 2 mètres de hauteur. Les premières années, nous nous sommes contentés de produire des semences. Pas question de consommer les petites cosses bien qu’elles ne fassent pas de fil. Puis malgré leur petite taille, nous avons goûté les grains, en salade. Et décidé que c’était un haricot à écosser.

Les grains sont petits, ovales, brillants et nacrés comme des perles. Leur taille et leur couleur, du rose au marron rosé, justifient tout à fait le nom de Perlette.

La germination est assez capricieuse si l’on sème le tout-venant (de l’ordre de un sur deux). Au sein de Grainaille, une autre dénomination a été indiquée : Œil de Perdrix (sans certitude encore). Le point de germination rappelle en effet l’œil d’une perdrix. En outre, un adhérent a mentionné que sélectionner les grains roses apporte de bien meilleurs résultats. Nous nous proposons de le confirmer.

Ce petit haricot a-t-il un réel intérêt pour la consommation ? Peu importe. La beauté de ses grains, le charme de son nom qui évoque à la fois sa joliesse et la fragilité de son statut d’espèce à sauvegarder, en font un bijou dont notre jardin ne saurait se passer.